Inflatable Dead Horse

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Daniel Mark Williams grandit dans un village du Pays de Galles au nom imprononçable, Ynysybwl, dans les « Valleys », surtout célèbre pour ses mines de charbon dont la fermeture précipitera une partie de la population dans le chomage de masse, l’alcool et l’héroïne…Dan n’est alors qu’un tout jeune garçon qui remonte la piste des Pixies, des Butthole Surfers, et autres Mudhoney. Sur une guitare qui l’attend pour Noël (mais qu’il trouve bien avant dans une armoire), il se met à composer sur un lecteur enregistreur cassette. Ainsi apparaît déjà la splendide ballade « Green Light », qui rappelle la grâce de Leonard Cohen et de Buffalo Springfield.

Après le lycée, Dan part pour Cardiff, la capitale, travaille chez un disquaire, monte son premier groupe garage punk, The Stillborns, jusqu’à ce que la crise du disque entraîne la fermeture de la boutique. Sans emploi, un peu paumé, Dan entame un tour de France et s’arrête à Cajarc, dans le Lot, où il s’occupe du jardin d’un vétéran Américain de la seconde Guerre Mondiale : Gerry Anspach, père de Solveig Anspach, cinéaste trop tôt disparue. À l’écoute de ses démos elle lui propose de composer la musique de son prochain court, « Anne et les tremblements », ainsi qu’une chanson originale pour « Lulu Femme Nue ».

Durant ces années partagées entre le Causse et Toulouse, Dan, comme un gallois sous les tropiques, polit patiemment ses Love Songs sur la brèche à la façon d’un Bill Callahan, seul ou en compagnie de musiciens / compagnons de route de cette petite république autonome de Beauregard (Faustine Seilman, Bacchantes, Romain Marsault…). Les 8 titres sont enregistrés « à la maison » avec Christophe Calastreng et Stéphane Ziegler (du groupe OTTO).

Puis c’est en mission au centre d’art contemporain d’Albi que Dan croise la route du Flegmatic, compagnon de spleen buissonnier, qui fera passer le vinyle autoproduit sur la platine de son label We Are Unique ! qui sous le charme s’empressera d’accueillir le groupe dans son collectif dartistes.

La voix sombre et fantomatique de Dan hante ces 8 chansons, suspendue comme une bande de brume électrique au-dessus d’un village sans âge, donnant à cet album une vibration singulière et fiévreuse, presque transcendantale. Un disque de chevet, un disque avec du coeur.

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